Le projet
Comment a débuté ce projet, c’est difficile de savoir ! Je pense que ça fait longtemps que Théo a cette petite idée en tête. J’avais déjà fait de beaux voyages avec mes parents, mais il m’a fait découvrir les voyages de baroudeur, bon, pas toujours par choix comme on était étudiant mais finalement on y a bien pris goût. Cela doit bien faire maintenant 2-3 ans qu’il a lancé l’idée d’un tour du monde, ou du moins d’un long voyage. On a assez vite réussi à se mettre d’accord sur les principales destinations. L’Amérique du Sud et la Nouvelle-Zélande. Puis après nos deux voyages en Asie, on avait envie d’en découvrir plus. Voilà trois régions vastes et bien éloignées les unes des autres !
Pendant le premier confinement, ni Théo ni moi ne travaillions. Enfin, je finissais tranquillement d’écrire mon mémoire, mais sinon c’était plutôt cool. Alors on se met à rêver, à lire, à se documenter. A Noël, Théo a reçu un super bouquin Ils ont fait le tour du monde, qui retrace 32 histoires de gens qui sont partis en long voyage. On le dévore et on rêve encore plus. On se pose souvent sur notre lit pour observer la carte du monde à gratter, et on s’imagine un itinéraire. Débuter par l’Amérique du Sud, ça, on en est presque sûr. Puis partir en avion pour la Nouvelle-Zélande et terminer par l’Asie. Voilà déjà une première esquisse.
Comme on a du temps, je dessine une carte de l’Amérique du Sud en grand format que l’on garde affichée dans le salon, je commence à me remettre à l’espagnol et oblige un peu Théo à me suivre ; on se fait des petites sessions révisions.
Puis un deuxième livre change toute la donne. Pendant mes longs trajets de métro à Bruxelles pour aller travailler, je lis Le monde en stop : cinq années à l’école de la vie de Ludovic Hubler. A 24 ans, il raconte son histoire : un tour du monde, uniquement en stop ; en auto-stop, en bateau-stop, en avion-stop, en brise-glace-stop… En cinq ans, il parcourt 59 pays. J’en ressors avec des idées plein la tête et un soir en rentrant à la maison je propose à Théo que l’on fasse un voyage sans avion, en traversant les océans en voilier-stop. Il n’est pas contre, sur le principe, mais à ce stade il y a beaucoup de questions auxquelles on doit répondre.
Alors on se renseigne, encore et encore. Il faut savoir quand même que je n’ai jamais mis les pieds sur un voilier, juste sur les ferrys allant en Corse (ça ne casse pas 3 pattes à un canard !). Théo, lui, a une graaaaande expérience de catamaran de 4m, lors d’une colo à 12 ans.
La traversée de l’Atlantique serait notre première grande étape, entre 10 jours et un mois selon l’itinéraire. On se sent un peu dépassé par la taille de l’obstacle, on décide alors de faire un stage de voile. Un séjour en mer pour apprendre le vocabulaire, les manœuvres, et surtout savoir si oui ou non j’ai le mal de mer ! Après avoir pas mal cherché sur La bourse aux équipiers, on trouve 4 jours de voile sur un monocoque avec Bruno, skipper de toujours, plus qu’heureux de nous faire connaître son monde. 4 jours intenses, où l’on ressort satisfait, plein d’espoir pour ce voyage mais avec tout de même une certaine appréhension !
Le souci c’est qu’un voyage comme ça ne peut plus se faire sur un an, comme on se l’était imaginé ! Après avoir regardé le documentaire d’Alaska-Patagonie, il serait temps de faire notre itinéraire. Alors on ouvre Google Maps, et on planifie.
Il s’avère que faire du bateau entre la Nouvelle-Zélande et l’Asie du Sud-Est, c’est galère, mais surtout ce sont des eaux qui peuvent être dangereuses ! Le moyen le plus sûr serait l’avion et on décide de s’en accorder un ou deux si c’est pour voyager en sécurité. Réflexion faite, ce voyage devrait durer environ 2 ans, ce qui est bien plus concevable niveau budget (et familles !)
Notre aventure a commencé le 19 septembre 2021, à la Jasserie du Pilat.