Pérou – Trek et vadrouille dans la région de Cusco, épicentre de la culture inca

Fête du Soleil – Inti Raymi

Mes parents viennent de repartir après un mois de vadrouille ensemble, ça nous fait bizarre de nous retrouver à 2. Heureusement, nous changeons immédiatement de logement et nous sommes vite pris par l’effervescence de la ville. En effet, depuis une bonne semaine Cusco se prépare pour la fête de l’Inti Raymi ou Fête du Soleil pour le solstice d’hiver ! Déclarée comme fête païenne et interdite en 1572 par les espagnols, c’est en 1944 que Faustino Espinoza Navarro, écrivain et acteur péruvien, prend l’initiative de créer une reconstitution historique. Depuis cette année-là, le 24 juin est un jour férié à Cusco et la ville accueille bon nombre de péruviens et touristes qui prennent part aux festivités.

Ce jour-là, nous nous rendons jusqu’au site Saqsaywaman – ruines inca situées sur les hauteurs de Cusco. Le cortège des célébrations a tout d’abord commencé au célèbre temple du Soleil, puis sur la place principale avant de grimper sur cette colline.

Des centaines de personnes montent telle une procession jusqu’aux ruines – touristes et péruviens confondus – avec les inévitables marchands ambulants de viande grillée, maïs et fromage, et boissons en tout genre. 

En arrivant à Saqsaywaman, une foule de plusieurs milliers de personnes fait déjà la queue afin de trouver une place et voir au mieux la cérémonie. On patiente, on suit les péruviens et on se met à crapahuter dans des hautes herbes sur la colline en face du temple érigé pour l’occasion. Il est 12h, nous sommes en plein soleil et nous ne le savons pas encore mais il faudra patienter encore 2h avant le début de la commémoration. Nous sommes étonnés de voir des gens manger un repas type « almuerzo » que des dames viennent servir, digne d’un restaurant ! Mais aussi les fameux cochons d’inde grillés qu’une famille mettra bien 1h à grignoter devant nous (pas facile de manger ça avec tous les petits os… 🤢).

Les danseurs commencent à s’installer autour du temple, les danses commencent. Les costumes sont magnifiques, de toutes les couleurs ! Nous sommes un peu loin pour voir et comprendre vraiment ce qu’il se passe… Nous arrivons quand même à saisir qu’ils simulent des sacrifices d’animaux, qu’ils prient et rendent hommage au Soleil et à la Pachamama. En effet, l’hiver se termine et le Soleil, étant le plus loin de la Terre, est appelé et imploré afin de ne pas s’éloigner davantage et revenir vers la Terre.

3 jours cosys

Nous partons de Cusco pour retrouver Clémentine, une copine de Bruxelles qui vit depuis 2 mois chez une amie américaine dans la Vallée Sacrée. Avec son mari autrichien Christian, ils ont fait construire leur superbe maison en adobe (mélange terre-paille typique de la région). On se retrouve dans une ambiance familiale, Stéphanie et Christian sont adorables. Leurs 2 filles (anglo-germano-hispanophone !!) nous sollicitent pour faire des puzzles ou lire des histoires. Un air de « chez nous », avec le feu dans la cheminée et des équipements et décorations à l’européenne. On ne se croirait pas au Pérou lors de ces 3 jours coupés du monde.

Mais pour ne pas trop les envahir, nous partons une journée nous balader à la lagune au-dessus de Calca. Départ vers 11h après un très copieux petit-déjeuner. Les 1200m de montée sont difficiles, il fait déjà chaud.. Plus loin, le chemin nous est bloqué par des travaux de construction de la route… On se retrouve à crapahuter à « travers champs » pour faire un détour et rejoindre un chemin bien plus haut. Nous arrivons à 15h30 à la lagune, à 4100m d’altitude, c’est magnifique ! Malheureusement nous ne pouvons pas rester longtemps car le jour tombe vite et il nous faut tout redescendre.. Un pique-nique rapide et nous revoilà sur la route ! 

Site Inca de Moray

Départ pour le village d’Urubamba. Nous avons prévu une randonnée d’une journée pour visiter le site Inca de Moray ainsi que les mines de sels de Maras. N’ayant pas fait de stop depuis un moment, nous essayons de partir du village en levant notre pouce. Mais ici ce n’est pas facile car les taxis sont des voitures banalisées qui se confondent facilement et les péruviens ont l’habitude de prendre des gens au pif et leur faire payer le trajet (sans être pour autant un taxi). On essaye de faire comprendre aux quelques chauffeurs le principe du stop mais sans grande conviction, d’autant plus que pour eux « blanc = argent ». Après avoir fini le trajet dans la remorque d’un camion, nous commençons à marcher autour du site de Moray. Au lieu de payer l’entrée, nous allons faire le tour par au-dessus; c’est aussi intéressant que d’y rentrer d’après ce que nous avons lu sur internet !

Le paysage est magnifique, au loin nous commençons à apercevoir quelques sommets enneigés. Le site est composé de 3 amphithéâtres, qui eux-mêmes sont formés de terrasses. Elles servaient de “laboratoire” ou centre de recherche agricole. En effet, sur les différentes terrasses d’environ 2 m de hauteur, différentes températures et (micro)climats étaient représentés. Ainsi, les Incas pouvaient réaliser des essais de culture afin de savoir ce qui oui ou non pouvait pousser dans les différentes zones de l’Empire. Il parait qu’ils arrivaient à faire pousser plus de 250 espèces différentes de plantes ! Ingénieux n’est-ce pas ?!

Salinas de Maras

Notre randonnée continue jusqu’au parc salin de Maras, 3h plus tard, quelques kilos de poussière mangés et la tête qui commence à chauffer avec le soleil ! Le site est impressionnant ! Nous arrivons encore une fois à esquiver l’entrée payante en expliquant que nous ne faisons que passer de l’autre côté pour rejoindre le village (technique de fouine !).

Datant de la période pré-inca, ces salines sont encore en activité aujourd’hui et le sel est distribué dans toute la région, voire tout le Pérou. La récolte se fait uniquement à la main, et l’exploitation est gérée par une coopérative. Aucune grande entreprise n’a encore mis la main dessus. Chaque parcelle est transmise de génération en génération.

L’origine de ces salines est encore incertaine aujourd’hui. Selon la première explication, une réserve de sel se trouverait naturellement dans des roches dans les couches profondes, l’eau passant par là se charge en sel puis ressort à l’extérieur. Selon la deuxième explication, c’est une réserve d’eau déjà salée qui sort de la terre par une petite faille. 

Trek de Choquequirao et les ruines Incas  

Après 2 jours de repos et d’organisation, nous partons pour un trek de 3 ou 4 jours en direction de Choquequirao. Ce site Inca accessible uniquement via ce trek est réputé pour être la petite sœur du Machu Picchu, avec les touristes en moins. La randonnée est sportive, il faut descendre un canyon (de 3000m à 1500m d’altitude) puis le remonter de l’autre côté … Même si la plupart des touristes le réalisent avec guide et mules, ce chemin reste peu emprunté.

Je vous raconte icien détail le trek 😉

Après un réveil à 5h du matin, nous arrivons le 2ème jour au site Inca de Choquequirao. En attendant le soleil nous décidons de prendre notre petit-déjeuner sur les 1ères terrasses Inca.

Nous explorons cette cité durant 3 à 4h, et nous sommes complètement seuls. C’est immense, et nous avons du mal à imaginer que seulement 30% du site n’ait été découvert !

Anniversaire à Cusco

Nous partons ensuite pour deux semaines dans un Airbnb que nous avons loué à Calca, petit village de la Vallée Sacrée. Au programme : repos, lecture, profiter du jardin et cuisiner 😉 !

Manon