Découverte de l’Equateur, pays de volcans et de diversité

Adiós Colombia adorada, holà Ecuador ! 

Nous sommes tristes de quitter la Colombie sous un jour pluvieux, mais heureusement le passage de frontière s’est passé très facilement. Nous avons échangé nos derniers pesos en dollars (monnaie officielle de l’Equateur depuis 2000 suite à une grave crise économique et financière), passé le contrôle de sortie de Colombie, marché dans le no man’s land où vivent bon nombre de chiens errants, passé le contrôle covid, puis marché sur le célèbre pont qui sépare les 2 pays, et enfin passé le contrôle d’entrée pour l’Equateur ! (rien que ça 😛) 

Nos premiers pas équatoriens

Voilà, un nouveau pays s’offre à nous, mais pour l’instant il est difficile de ressentir le changement. 

Nous prenons d’abord une navette collective pour rejoindre le terminal de transport le plus proche. Le bus à peine arrêté, une dizaine d’hommes surgissent, se jettent sur le bus. Nous sommes bousculés de tous les côtés, alpagués, ils cherchent à nous vendre un ticket ou nous faire monter dans un autre bus… Nous en voyons même certains prendre nos sacs à dos sans rien nous demander. Horrifiés de ces comportements, on récupère nos sacs tant bien que mal et on se met à l’écart afin de respirer une seconde. 

Nous trouvons par nous même une dame derrière un guichet qui nous indique où prendre notre prochain bus. Celui-ci nous emmène 150km au sud, dans la petite ville d’Otavalo à 2500m d’altitude.


 

Nos premiers constats 

Nous avons été surpris dans ce nouveau pays par le faciès et le physique des équatorien.e.s. Les visages ont changé, plus typés, plus indigènes. La plupart sont coiffés d’un chapeau sous lequel une belle tresse noire descend jusque dans le dos. Homme, femme, jeune ou sénior, leurs chevelures sont impeccables.

Les femmes, dans leurs habits traditionnels, sont élégantes : chemisier blanc en dentelle, châle sur les épaules, jupe bleue sur jupon blanc et escarpins noirs. Nous voyons même passer des petites filles habillées sur le même modèle que leur mère.

En arrivant à notre hostel, nous sommes accueillis par un homme de petite taille (comme presque tous les équatorien.e.s), à chapeau melon et tresse noire, souhaitant nous donner tous les bons conseils pour visiter et découvrir au mieux sa région. Nous montons sur la terrasse de l’hostel d’où l’on domine Otavalo, mais ce jour-là nous ne verrons pas les sommets qui nous entourent. Nous pouvons seulement remarquer que cette ville d’altitude est cernée de hautes montagnes. 

Découverte d’Otavalo

Il est 15h et nous partons à la découverte de la ville, mais surtout à la recherche d’un almuerzo (déjeuner). Du bruit, de la musique, des odeurs de barbecues improvisés dans la rue et beaucoup de monde à cette heure-ci. Nous trouvons un mini restaurant où se trouvent 3 tables, et nous demandons le « menu du jour ». Una sopita, un jus de fruit et une belle assiette de riz, lentilles, poulet et une mini portion de salade. Jusque là, rien de nouveau sous les tropiques ! Mais petite surprise dans la soupe, nous trouvons 2 pattes de poulet !! Bien embêtés, nous ne savons pas trop quoi en faire car il n’y a vraiment rien à manger dedans ! Alors on suppose que cela sert à donner du goût et on décide de laisser de côté. Ce bon repas nous coûtera 3$… pour 2 !! Nous venons déjà de battre les prix colombiens 😛

Touriste et turista

Le lendemain, mauvaise surprise : je suis réveillée par ma 1ère turista (liée au repas de la veille ??). Malgré le super programme de la journée : visite de la Lagune de Quicocha avec nos amis Charlotte et Simon, je décide de rester au lit… Je laisse donc Théo vous conter cette journée :

« Je quitte donc Manon, clouée au lit pour une turista-éclair, et je rejoins Charlotte et Simon, qui sont encore à Otavalo. 20min de bus et un taxi partagé plus tard, on se retrouve dans la réserve de Cotacachi, au bord de la lagune de Cuicocha (que des noms en quechua, pas facile à retenir !). On marche 3h le long de cet ancien cratère, lieu sacré pour les tribus indigènes qui ont construit sur ses berges des cadrans solaires géants, liés aux équinoxes et aux solstices. Au retour, on fait du stop et on rencontre Gaby, une jeune équatorienne adorable, qui nous parle un peu de sa famille et de sa culture métissée indigène et européenne. Un tour dans le village de Cotacachi nous transporte dans le monde artisanal du cuir, exporté aux quatre coins du globe. On termine notre journée à Otavalo, où Manon sort de son nid douillet pour nous rejoindre au Ninkasi ! Et oui, un bar aux bières artisanales, du même nom que l’enseigne lyonnaise, se retrouve ici en Équateur ! J’apprends donc par la même occasion que « ninkasi » est le nom de la déesse de la bière et des brasseurs dans la mythologie sumérienne. »

Samedi, jour du marché ! 

Le samedi est un grand jour à Otavalo, un énorme marché artisanal de tissus et accessoires inonde les rues centrales. Avant d’y faire un tour et sur les conseils de notre hôte, nous filons d’abord en direction du marché des animaux ! Après 30min de bus, nous arrivons sur une place presque vide, où se trouvent quelques canards, poules, lapins et cochons d’Inde (nous apprenons d’ailleurs que le cochon d’Inde se mange en Équateur !). Très déçus, nous qui pensions voir une place pleine de monde, où les négociations iraient bon train dans un brouhaha animal et humain…

Nous décidons alors de repartir à pied jusqu’à la cascade de Peguche. Ce petit moment en pleine nature me fait un bien fou et compense un peu ma frustration (et hibernation) de la veille. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons au marché du centre-ville. Cette fois-ci, nous en prenons plein les mirettes ! Des couleurs, des tissus, des ponchos et pulls, (des baskets de marques américaines…), des bijoux, des épices, c’est beau et ça sent bon ! Mais nous voilà devant un des plus gros dilemmes du voyage : nos sacs à dos sont déjà pleins, mais nous avons envie de ramener pleins de souvenirs. Raisonnables, on finit par acheter un simple petit bracelet en tissu et 2 sachets de feuilles de coca (en prévision du mal des montagnes auquel nous pourrions être confrontés !).

Une semaine dans la peau d’une paysanne

Notre séjour à Otavalo se termine, et nous partons un peu plus au sud pour une nouvelle semaine de volontariat à 2800m d’altitude. Nous arrivons chez Aurore, française, et Andrés, équatorien, propriétaire de la ferme familiale qu’il a repris de ses parents il y a 15 ans. La ferme est maintenant 100% bio, ils produisent de nombreux légumes, des céréales pour les animaux ainsi que pour faire leur propre farine de blé. Ils possèdent aussi des chèvres, des chevaux, des cochons, des poules, des canards, 2 adorables chatons et 3 chiens un peu fous.

Notre logement est à une dizaine de minutes de la ferme, mais la chambre est très humide et la moisissure est visible sur les murs. La cuisine que nous partageons avec une autre volontaire, Laura, n’est pas très grande mais heureusement les alentours sont magnifiques. Nous avons vue sur une petite cabane au bord d’un lac où viennent s’abreuver les chevaux en semi-liberté. Ces derniers passent souvent leur nez à travers la porte de la cuisine, c’est bien chouette de les voir comme ça !

Des journées bien chargées 

Notre premier jour de travail commence à 7h30. Après un rapide débriefing, avec Théo nous partons récupérer l’avoine coupée pour les animaux. 

Le lundi est un jour un peu particulier car nous devons faire les paniers de légumes qui seront amenés par Andrés le lendemain à Quito. Nous devons donc récolter légumes et fruits, laver, peser et constituer les paniers. À 9h30 nous prenons le petit-déjeuner.  À 12h30, un des volontaires (cette semaine nous étions 3), commence à préparer le repas et à 14h nous mangeons. Les matinées sont longues, presque 6h de travail et le repas est attendu avec impatience. 

Nous rentrons donc assez tard dans notre petite maison, vers 15h30 et nous sommes souvent accompagnés des chiens de la finca.

Le travail des autres jours consiste principalement à désherber, semer, récolter et nourrir les animaux. Mais nous ne sommes pas habitués à ce genre de travail alors nors corps sont un peu meurtris. Et pour couronner le tout, Théo tombe malade. Il est très fatigué, a de la fièvre et mal à la tête… On espère que ce n’est pas le covid, alors il prend un peu ces distances.

Nous décidons finalement de ne rester qu’une semaine au volontariat au lieu des deux prévues. Ici les conditions ne sont pas idéales pour que Théo récupère, entre l’humidité et les moisissures de la chambre, et le travail aux champs. 

Nous passons une très bonne dernière soirée le vendredi avant de partir. Un couple de belge, Circe et Bruno, louent la petite maison à côté et nous nous retrouvons tous pour boire une bière, avec Laura ainsi qu’une jeune française venue passer le week-end. 

Du repos à Mindo

Nous partons pour des altitudes plus basses, au sud de Quito, à Mindo. Ce petit village à 1300m est bordé d’une forêt dense et de cascades. Cette zone est d’ailleurs appelée « cloud forest ». (il faudra attendre Quito et notre ascension sur le volcan Pichincha pour apercevoir cette vallée sous une mer de nuages bien épaise, digne d’une forêt !!). Nous comprenons surtout qu’il fait toujours nuageux, très nuageux, et même très pluvieux. Nous arrivons sous une pluie diluvienne à notre petit hostel tenu par une argentine adorable qui a envie de nous faire partager la culture de son pays. 

La région de Mindo est réputée pour ses sports extrêmes, allant du saut à l’élastique au rafting. La principale rue du village est donc monopolisée par les agences et restaurants touristiques. Nous sommes contents que notre hostel soit en périphérie car nous ne sommes pas des grands fans de ce genre d’ambiance. De plus, après cette semaine de travail, nous avons besoin d’un peu de repos (je ne suis décidément pas faite pour être paysanne 😛). 

Le premier jour est donc plutôt calme. Le lieu est propice au repos. Depuis la fenêtre du salon nous pouvons observer les oiseaux : colibris, motmots et d’autres dont nous ne connaissons pas le nom, ainsi que les guatusas (petit rongeur d’Amérique du Sud). 

Randonnée des cascades 

Le lendemain, profitant du beau temps de la matinée, nous partons nous balader jusqu’aux 7 cascades. Après 2h de marche, nous nous retrouvons bloqués face à un portail de propriété privée où l’on nous demande de payer 5$ afin de traverser le canyon. Mais une deuxième option plus intéressante et amusante est proposée pour le même prix : la traversée dans une sorte de monte-charge sur câble horizontal. Celui-ci est actionné par un moteur de voiture (ou camion) possédant encore les pédales afin de faire avancer la cabine. 

Cela ne dure que quelques minutes mais la hauteur est impressionnante ! Nous apercevons à peine la rivière au fond de la vallée. 

Une fois de l’autre côté, nous arrivons dans une sorte de jungle et nous crapahutons de cascades en cascades. Il fait frais, nous sommes bien mais il ne faut pas traîner car nous risquons de nous prendre l’habituelle pluie de l’après-midi. 

La chance nous sourit finalement car nous sommes pris en stop quand la pluie commence à tomber par un père et sa fille, ayant pris leur journée (et loupé l’école) pour l’anniversaire des 11 ans de cette dernière. 

Après ces quelques jours de repos et de forêt tropicale, nous partons pour la ville de Latacunga afin de nous préparer pour un trek de 3 jours. Nous rejoignons Circe et Bruno, les belges rencontrés au volontariat avec qui nous allons marcher.

Pour lire la suite, rendez-vous sur notre article dédié au trek ! 🙂

Une première à 4000m ! 

Il nous reste 2 jours avant que mes parents nous rejoignent, alors plutôt que de rester en ville, nous partons pour El Chaupi. Petit village entouré de volcans : Las Ilinizas, El Corazón, Rumiñahui ainsi que le Cotopaxi. Même s’ils ont souvent la tête dans les nuages, nous aurons l’occasion de voir les sommets le matin au réveil. 

Levés tôt, nous décidons de monter sur le Corazón, sommet à 4790m. L’idée n’était pas de faire l’ascension mais simplement de faire une randonnée et de voir comment notre corps réagit à plus de 4000m. 

Après avoir été pris en stop par un fermier qui possède des vaches vers l’entrée du chemin (à 3700 m !), nous commençons à grimper doucement. Le paysage est magnifique : les hauts sommets en fond et ces herbes jaunes-vertes contrastant avec la terre noire. 

Les sacs étant plus légers que lors de notre trek à Quilotoa, la montée nous paraît presque facile. Mais le brouillard arrive, nous cache le chemin, puis le révèle de nouveau. Un vrai jeu de cache-cache ! 

Can’t wait!! 

Nous voilà à Quito, il est 15h et nous attendons à l’aéroport mes parents qui arrivent de France. Nous allons passer un mois tous les quatre à découvrir l’Equateur puis le Pérou. Nous avons hâte de nous retrouver après ces 8 mois de distance ! Je ne tiens plus en place, mais bien sûr l’avion a du retard… 

…  to be continued !! 

Manon