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Nos premiers pas en Colombie : 2 semaines dans le Cundinamarca

Ô Colombie, terre tant désirée. 

Mis à part un petit accrochage avec un taxi qui a voulu nous prendre pour des pigeons, nous avons été vite conquis par ce beau pays. Tout d’abord grâce à Claudia, qui nous a accueillis et hébergés pendant 2 jours. Nous l’avons rencontrée à Lisbonne, en auberge de jeunesse et le courant était très vite passé. Elle nous a très bien reçus. En effet, à peine arrivés nous avons eu le droit à un délicieux repas typique colombien : ajiaco (soupe de poulet et pommes de terre) servi avec du riz, des pois, du maïs et un avocat. Le tout dégusté avec un jus de lulo, qui de l’extérieur il pourrait passer pour une orange, avec une odeur est incroyable mais dont le gout est vraiment très amer. C’est d’ailleurs très colombien de boire un jus ou limonade naturelle au repas ! 

Claudia et un ami à elle, Andres


Visite de Bogotá


Nous sommes ensuite partis à la découverte de Bogotá avec Claudia, notre super guide. Elle nous emmène dans son quartier, Usaquén, où nous déambulons dans ses petites rues, entre les marchands de bijoux, de ponchos et pull en alpaga, d’art de rue et j’en passe.
Après une bonne soirée où l’on testera les crêpes colombiennes (délicieux mélange de la cuisine française et colombienne 😉), on se repose enfin car Bogotá est à 2600m d’altitude et nous sommes essoufflés au moindre effort, surtout en venant du Panamá où nous étions au niveau de la mer ! 

Pour notre 2ème journée, nous partons seuls à la découverte des quartiers historiques du centre.

La place Simon Bolivar est noire de monde, comme à son habitude : touristes, pigeons, petites manifestations politiques (les élections approchent !) et les pauvres lamas des montagnes andines qui sont exhibés pour le plaisir des touristes. La célèbre place de Bogotá porte le nom du général vénézuélien qui participa activement à l’indépendance de la Bolivie, du Pérou, de l’Equateur, du Panamá et de la Colombie ; quel homme ! (d’ailleurs dans chaque ville de Colombie il existe une rue ou une place portant son nom).

Place Simon Bolivar
Les petites rues pentues du centre

On parcourt le quartier de la Candelaria en se perdant dans les rues en pente (toujours aussi difficile à gravir !) aux jolies maisons de type colonial. 
Le quartier est très animé, nous sommes dimanche et quelques groupes de musique ont pris place devant les restaurants ou sur les places. On assistera même à un show animé par des étudiants, piochant des participants dans le public, heureusement nous nous sommes éloignés à temps !


Le dimanche à Bogotá, c’est journée vélo. Quelques grandes artères de la ville sont même fermées aux voitures. C’est un vrai changement pour cette ville si polluée et encombrée le reste de la semaine. 

La brique rouge très présente à Bogota
Quelques rues de style londonien

Une petite pause s’impose pour découvrir les spécialités du coin, à la Casa Galería où nous degusterons un chucula pour ma part (délicieuse boisson à base de lait, cacao ainsi que 7 fèves mixées ce qui donne un goût très doux et une boisson bien nourrissante !). Théo, lui, tentera le típico cajarillo, café servi avec l’aguardiente, liqueur locale à base d’anis. Le mélange est très particulier, et même en ajoutant du sucre on aura du mal à le finir ! 

Monseratte


Malgré le ciel très menaçant, nous décidons de monter au Cerró de Monseratte, une des collines bordant la capitale. Si la ville est plutôt fraîche (15 – 16 degrés en moyenne), Claudia nous avait prévenus qu’il faudrait s’habiller encore plus chaudement !


La montée en funiculaire est impressionnante car très à pic. Arrivés en haut, on se sent déconnectés du monde urbain que l’on domine. Ici c’est paisible, seul le chant de quelques oiseaux vient perturber cette tranquillité. En nous rapprochant du monastère qui surplombe Bogotá, on se rend compte de la dimension de la ville. Immense !! Le centre touristique paraît si petit lorsque l’on voit les quartiers résidentiels et populaires qui s’étalent en périphérie.

La lumière du jour diminue, et celles des rues et maisons prennent le relais. C’est envoûtant. Les files de voitures font des couloirs de lumière, presque immobiles. Malgré les nuages noirs qui se rapprochent, nous attendons tout de même la nuit pour enfin décrocher le regard de ce spectacle.

Départ pour Guatavita


Après l’énergie, la pollution, la surpopulation de Bogotá, on part se mettre au vert pendant 10 jours à Guatavita avant que nos copains de France nous rejoignent. 


Plusieurs personnes nous avaient demandé ce que l’on allait bien pouvoir faire ici pendant si longtemps ! Mais en arrivant à notre petite cabane qui donne sur le lac del Tominé, on n’a plus aucun doute, on se sent bien, et ça nous fera une grosse semaine de vacances 😉.  

Vue depuis notre cabane

Mais pas le temps de rêver, puisqu’à peine installés dans la cabane, un violent orage éclate, et la pluie tombe à verse ! On se met sur le canapé à regarder la pluie et les éclairs tomber sur le lac. 1h30 plus tard, et l’électricité en moins (merci l’orage…), on peut enfin ressortir pour manger, faire des courses et nous balader. 


Nous découvrons un petit village aux maisons blanches et rues en pente, très touristique le week-end (ce que nous ne découvrirons que 6 jours plus tard) et très calme la semaine. On voit un peu partout dans le paysage ces bulles et cabanes de glamping, et on n’a aucun mal à s’imaginer la foule qui afflue en fin de semaine.

La coupure d’électricité durera 3 jours avec des petits moments où elle revenait partiellement. Heureusement nous avions quand même de l’eau chaude, des plaques de cuisson au gaz et un bon feu de cheminée pour le soir (habitude que l’on gardera chaque jour vu la température qui descend bien la nuit !). 


C’était un peu long mais cela nous a permis de faire connaissance avec Fito, el Señor qui s’occupe des cabanes. Chaque jour nous allons aux nouvelles pour savoir si l’EDF local est passé et récupérer notre tas de bois pour la cheminée. Notre espagnol progresse et on se rend compte qu’ici les gens parlent doucement et sont plus faciles à comprendre qu’en Espagne et au Panama ! 


La gentillesse des colombiens continue de nous surprendre puisque Jorge, la 2eme personne qui s’occupe des cabanes, nous propose de nous emmener à la Lagune de Guatavita afin que nous puissions pratiquer notre espagnol avec lui ! 


Nous faisons donc la visite guidée (obligatoire et en espagnol) et découvrons la légende de l’El Dorado, née ici, dans cette lagune. L’or représentait l’organe mâle et la lagune l’organe femelle. Ainsi les Muisca (population indigène locale qui n’existe plus aujourd’hui) fertilisaient la terre en jetant l‘or dans cette lagune, honorant de cette manière la Pacha Mama.


Lorsque les colons sont arrivés, ils ont trouvé de l’or et ont fouillé de fond en comble la lagune. Même si la quantité retrouvée était plutôt faible, cet endroit est resté un lieu de convoitise très longtemps, ce qui permettait de perpétuer la légende.

Notre petit quotidien


Les jours suivants s’écoulent tranquillement, des après-midi de lecture, dessin, montage vidéo, petite balade tranquille ou même série sous la couette! Ça fait un bien fou de retrouver un petit quotidien, surtout dans un bel endroit comme ici. Nous cuisinons beaucoup, de supers petits déjeuners en testant tous les fruits colombiens. On est fan de leur petite mangue, un peu filandreuse mais tellement savoureuse et également des fruits de la passion (maracuya) que l’on déguste déjà beaucoup depuis les Antilles. 

Un de nos petits déjeuners
Dessin de la vue de notre cabane réalisé par Théo

Nous avons tout de même fait 2 randonnées, la première afin de rejoindre un plateau à 3000m, un páramo, à la végétation si typique : petit cactus, arbustes très bas voire inexistants et un tapis de touffes d’herbes jaunies. Un peu trop optimiste pour nos 30km et 500m de D+… Nous pensions faire du stop sur une bonne partie, mais 4km et 2 voitures plus tard, on se retrouve dans une campagne verdoyante d’eucalyptus et pins, aux milles et unes vaches, chevaux et poules, mais plus de voitures. Les gens se déplacent soit en moto, soit à cheval… Alors nous marchons, mais on se rend vite compte que nous n’irons pas au bout de notre randonnée car en montant, un brouillard épais apparaît, se transformant vite en pluie… Finalement, on se fera prendre en stop par 4 mecs de Cartagena, dans l’équivalent d’une Clio pour retourner à Guatavita. On se retrouve 4 à l’arrière, moi à moitié sur les genoux de Théo, assommée de questions dans un espagnol super rapide (typique de la côte caraïbe paraît-il !). 


A la campagne, les couleurs sont vives. Les fleurs des jardins et des champs, les murs des maisons, les ponchos des habitants. Dans leurs niches ou allongés dans l’herbe auprès de veaux encore bébés, des chiens montent la garde. Entre 1 et 10 par maison, ils nous causeront de belles frayeurs. Surement peu habitués à voir passer des randonneurs, (on passe un peu pour des excentriques d’ailleurs ^^), ils se mettent au milieu de la route, se montrant souvent très agressifs. Un jour nous sommes même montés dans un pickup le temps de passer une maison aux chiens un peu fous…

On visitera aussi la petite ville de Suesca, connue pour ses belles falaises. On randonne presque 4h, avec un pique-nique dans le brouillard (et oui, nous sommes encore à 3000m d’altitude! 😛), puis on redescend du côté des falaises. Elles sont très impressionnantes et me donnent très envie de grimper là-haut 😉 

La ligne de chemin de fer passant devant les falaises


Nous repartons ensuite à Bogotá pour accueillir nos amis Romain et Vérane qui viennent passer 2 semaines avec nous. On va devoir changer nos habitudes d’ermite mais ça va être très chouette de partager un petit bout de ce voyage avec eux.

Manon



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