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Hiver tropical en van sur l’île du Sud de Nouvelle-Zélande

Mai 2023

Nous ouvrons doucement les yeux après cette nuit glaciale. Une pellicule de neige s’est posée sur les fenêtres du van. En ouvrant la porte, nous découvrons un tapis blanc autour de nous. 

Nous sommes à 30 min de Queenstown, sur le seul lieu de freecamp autorisé. Nous prenons la route afin de réchauffer le van et trouver un petit coin au soleil pour déjeuner. Le paysage est magnifique, les arbres ont revêtu leurs couleurs d’automne ce qui contraste parfaitement avec la neige fraîche ! 

Pour les quelques fans du Seigneur des Anneaux, nous avons roulé le long de la fameuse rivière d’Auduin, cherchant des yeux les barques de notre chère petite troupe ! 

Dans la matinée, nous rejoignons Moke Lake. Le temps est encore gris mais nous faisons une balade afin d’admirer le reflet de la montagne sur le lac. Nous sortons la canopee, la “tente” de cuisine, afin de préparer notre déjeuner. Les quelques promeneurs sont surpris de voir cette toile à l’arrière du van, mais au moins nous sommes protégés du vent !

Queenstown et sa région

La ville de Queenstown n’a rien d’incroyable, elle est réputée pour ses magasins de sports, de luxe, ses bons restaurants mais elle n’a pas vraiment d’histoire. Cette région est très connue pour les sports à sensation forte, comme le ski, le saut en parapente, le jet boat… Vous l’aurez compris, ce n’est pas le genre de ville où nous aimons nous attarder !

Nous prenons tout de même le temps de nous balader le long du Lac Wakatipu, seul réel point intérêt selon nous ! 

Le saut à l’élastique a été créé par un néo-zélandais, qui sauta pour la première fois depuis le deuxième étage de la Tour Eiffel en 1987. Il réitéra l’expérience sur le pont Kawarau, dans les abords de Queenstown, en 1988. Depuis ce jour, le pont est célèbre pour ses fameux “bungy jump”. 

Il est 10h du matin, Théo est tremblant sur la balustrade du pont. L’équipe de Kawarau Bridge Bungy est en train de terminer de l’équiper et lui donne les dernières instructions.

Dialogue imaginaire de Théo : 

– “ Vous êtes sûr que c’est bien accroché? Non parce que je suis ingénieur et j’avoue que ça ne m’a pas l’air bien solide là ! Ah bon, okay, je dois vous faire confiance… Mais je dois vraiment sauter là ?

– Allez, à 3 on saute : 1, 2 ….. 

– AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

AAAAAAAAHHHHHHHH “

Vertigineux !!

Caméra à la main, je filme le champion qui revient, tout décoiffé, le sourire aux lèvres ! Il est très content de cette nouvelle expérience, et serait presque partant pour un deuxième saut 😉

L’arbre solitaire de Wanaka

Nous laissons derrière nous Queenstown pour rejoindre Wanaka. Cette ville est aussi célèbre pour ses activités outdoor. Hiver comme été, elle est très fréquentée, mais moins “guindée” que sa voisine Queenstown.

La ville s’est étendue le long du lac du même nom. Nous prenons plaisir à nous balader jusqu’à l’incontournable « Arbre de Wanaka » ( pas très original comme nom ! ^^). Ce saule solitaire est la vedette des photographes, les pieds dans l’eau il tente durement de résister aux hordes d’instagrameurs !

Nous rejoignons ensuite Alex et Chloé. Ils sont tous deux diplomé.e.s de mon école de kiné en Belgique. Alex est venu passer une année en Nouvelle-Zélande et Chloé est en vacances pour quelques semaines, loin de la Nouvelle-Calédonie où elle travaille et vit une douce vie !

Nous partons donc tous les quatre à l’assaut du Roys Peak. 8 km pour 600 m de dénivelé. Normalement, rien de trop dur. Mais la discussion bat son plein, et le souffle a un peu du mal à suivre 😋. Le panorama à l’arrivée est magnifique. Nous avons une superbe vue sur le lac et les montagnes qui le bordent ! Nous ne nous lassons pas de ces paysages …

Mais à force de traîner devant le coucher de soleil, il nous faut redescendre de nuit, à la frontale à slalomer entre les moutons dont les yeux étincellent sous le faisceau de nos lampes.

Nous finissons la soirée dans un pub à l’ambiance festive où un match de rugby anime les supporters !


Le lendemain, après un tour express au Diamond Lake, nous enchaînons les kilomètres. Nous ne verrons pas le Mont Aspring à cause de la pluie, mais nous faisons tout de même un arrêt à la Blue Pool. Malgré le temps gris, le bleu de cette rivière est assez magique ! L’eau est tellement claire que nous pouvons voir le fond de la rivière même aux endroits les plus profonds du canyon.

Rando en hélico …

Le Franz-Josef glacier est un glacier long de 12 km. Un des chemins afin d’aller observer ce géant est le Robert Track Point. Au départ du parking, nous avons 12,7 km aller-retour à parcourir.

Le chemin emprunte le côté gauche de la vallée. Nous passons quelques ponts suspendus, au plus grand bonheur de Théo qui les analyse d’un drôle d’œil avant chaque passage ! La forêt est dense, on se croirait presque en Amazonie, une jungle froide, mais tout de même !

La rando est très agréable, nous ne croisons presque personne. Le calme et la nature nous apaisent … Enfin, c’est ce que l’on aurait espéré ! Mais c’était sans compter les aller-retours incessants des hélicos qui amènent ces touristes riches et fainéants à l’abord du glacier ! Nous ne passons pas 20 min sans entendre leur bruit sourd qui résonne dans toute la vallée … Nous sommes écœurés de ce tourisme facile, moderne et absurde, très réputé et encouragé en Nouvelle-Zélande !

Nous crapahutons entre les rochers avant d’atteindre une plateforme avec vue sur le glacier. Il se cache timidement dans la montagne au loin, et nous sommes tout aussi émerveillé.e.s par l’immense cascade en face de nous ! D’une hauteur et débit impressionnants !

Voici quelques images de nos lieux de bivouac :

Pancake au petit dej !

Notre route remonte tranquillement le long de la côte ouest. Le 17 avril, nous arrivons à Punakaiki autrement appelé “Pancake Rock”. Ces formations rocheuses atypiques sont impressionnantes. En effet, au fil des ans, la mer a érodé la roche calcaire en créant des strates bien délimitées. Un vrai empilement de crêpes ! Ces enchaînements de petits cônes ressemblent à des cheminées de fée ; lors de fortes vagues, l’eau s’engouffre dans ces puits pour ressortir tel un geyser en puissance ! Gare à celui ou celle qui se trouve trop près, la douche est instantanée ! Mais le spectacle, aussi aléatoire soit-il, est magnifique !

Je découvre ensuite le parc national de Papaora pendant que Théo part avec le van faire voler le drone un peu plus loin sur la côte. Dès les premiers pas dans la forêt, je me retrouve plongée dans cet univers de jungle amazonienne, les sens en éveil, le sourire aux lèvres ! Quel bonheur de sentir toute cette vie et cette atmosphère si particulière. Les souvenirs de notre séjour en Bolivie et Equateur reviennent et je me rends compte à quel point cela m’avait manqué. Je reste un long moment à savourer le lieu, seule, tranquille.

Parc national d’Abel Tasman

Après avoir fait quelques arrêts pour observer les phoques au Cap Foulwind et à la Wharariki beach – la pointe nord de l’île du Sud, nous passons une nuit dans un camping afin de se protéger de la tempête de vent et de pluie ! Le van est secoué de tous les côtés, c’est très impressionnant! Gros avantage à cet arrêt en camping forcé : le four dans la cuisine commune ! Alors nous enchaînons une tarte aux légumes et un bon pain maison ! Le bonheur 😉 

Le lendemain, nous partons pour une marche de 24 km dans le parc national Abel Tasman. Le chemin se faufile dans une forêt qui nous laisse apercevoir de temps en temps la mer. 


Lors de tout notre séjour en Nouvelle-Zélande, nous avons été surpris de voir des pièges dans les forêts. L‘opossum a été introduit par les colons au XIXè siècle pour le commerce de la fourrure. Cependant, cet animal ne possède quasiment aucun prédateur sur l’île, il s’est donc reproduit en masse et il est maintenant considéré comme un nuisible ! Il pille les nids d’oiseaux, mange les mêmes fruits et feuilles que les kiwis. Il est depuis le XXè siècle, l’espèce à éradiquer ! L’ennemi public N°1 !!
Si la Nouvelle-Zélande est très protectrice de sa nature, c’est essentiellement envers les espèces endémiques, tel que le kiwi, le Kauri (arbre géant de l’île du Nord), les otaries à fourrure. Mais tout autre créature, les possums mais aussi les cerfs (introduis pour la chasse par les colons…) sont à exterminer ou au moins à neutraliser. Un peu paradoxaux ces kiwis…


Nous prenons le temps de faire une pause pique-nique sur la plage, et après les derniers jours pluvieux, nous apprécions le beau temps ! Tout se passait bien jusqu’à ce qu’un piaf s’approche, l’air de rien et nous vole le brie que l’on pensait manger ! Il fallut lui courir après, à travers les buissons, Théo d’un côté, moi de l’autre afin de le piéger. La chance était avec nous car le fromage tomba du papier que la canaille tenait dans son bec. Ouf, le repas était sauvé !

Notre aventure sur l’île du sud touche déjà à sa fin, nous avons réservé plusieurs semaines à l’avance le ferry afin de rejoindre le nord. Nous avons d’ailleurs été très étonnés de savoir que ces bateaux sont souvent en panne, qu’il y en a si peu alors qu’il s’agit tout de même de rejoindre les deux bouts du pays ! La Nouvelle-Zélande n’arrête pas de nous surprendre 😛

Allez, ka kite !

Manon

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