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Roadtrip dans la région méridionale de l’île du Sud en Nouvelle-Zélande

Mont Cook / Aoraki

Le lac Tekapo est derrière nous, la plaine s’étend, la route s’allonge bordée par les Alpes du Sud néo-zélandais. Le mont Cook, ou Aoraki, en fond, domine le paysage, mais aussi le pays avec ses 3720 m d’altitude. 

Nous partons pour une randonnée sur la montagne qui lui fait face, le Mont Olliver. La montée est rude, les escaliers n’en finissent plus. Mais il suffit de se retourner, d’admirer la vue pour oublier notre peine ! Doucement, nous commençons à apercevoir le lac Hooker au pied du mont Cook et les icebergs qui nous paraissent bien petits d’ici.

Le soir, comme tous les soirs, nous partons à la recherche d’une zone de bivouac. En effet, ici le seul camping, enfin plutôt parking, ne fait pas vraiment rêver… Nous préférons refaire un peu de route, reculer dans la vallée pour être seul.e.s et dans la nature. Malheureusement, notre petit coin est envahi par les sandflies !! Impossible de manger dehors, même cuisiner est difficile car ces minuscules mouches s’infiltrent de partout. C’est un des fléaux de la Nouvelle-Zélande et les pires ennemies des nomades en van 😂

Le lendemain, nous repartons pour une deuxième balade plus tranquille. Cette fois-ci, après avoir passé trois ponts de singe, nous arrivons devant le lac Hooker. Les icebergs ont retrouvés leurs tailles tandis que le mont Cook avec sa tête enneigée cherche son miroir sur l’eau paisible.

Lac Tasman

Nous passons rapidement au lac Tasman où nous pouvons observer en fond le glacier Tasman, enfin ce qu’il en reste… C’est le plus grand glacier de Nouvelle-Zélande, mais celui-ci a connue une fonte impressionnante depuis le XIXè siècle. En effet, depuis 1970, il a reculé de plus de 7 km de long… Le lac Tasman n’existait pas il a y 50 ans, il n’est que l’un des symptômes du réchauffement global de notre planète …

60 km nous séparent de la station essence la plus proche et le réservoir de Madidi est déjà vide ! C’est encore assez difficile d’évaluer sa consommation, bien plus élevée que ce que nous avons l’habitude ! La route est longue…. Nous ne profitons pas de la vue sur le lac Pukaki, car Théo se met au point mort dès qu’il y a la moindre descente, tente d’assouplir chaque accélération et anticipe chaque croisement de route ou de véhicule pour freiner le moins possible ! Un gros coup de stress qui nous servira de leçon ! Les jours suivants nous achetons un bidon d’essence que l’on gardera dans le coffre de toit afin de s’éviter d’autres frayeurs comme ça ! 

La vie en van permet une telle liberté, nous apprécions de faire des petites pauses imprévues, boire un café devant une jolie vue, s’arrêter lire ou dessiner au coucher du soleil.

Mésaventure en van !

Si la recherche d’un endroit où dormir dicte nos déplacements, c’est aussi un réel plaisir de découvrir des petits coins parfois bien perdus ! La nuit suivante, après avoir fait des kilomètres et des kilomètres de détour dans des petits chemins de campagne, nous trouvons enfin un petit coin sympa, au bord du rivière, sur des galets. Mais le lendemain, nous avons compris notre erreur… La pluie de la nuit a rendu le sol glissant, et la petite montée qui nous sépare de la route est devenue une patinoire !!!

L’angoisse !! Nous avons tout essayé ( creuser, mettre des roches plates ou du bois sous les roues, et même pousser un véhicule de 1,5 tonne 😂). Heureusement quelques maisons étaient à proximité, nous sommes allé faire du porte à porte. Finalement, une dame, que nous avons un peu sortit du lit, envoie son employé de ferme nous aider ! Avec son pick-up, il nous sort de cet embourbement en moins de 2 min ! Plus de peur que de mal, après avoir remercié notre sauveur, nous reprenons la route direction la côte est un peu penaud ! 

Nous sommes fasciné de voir, le long des routes des champs de moutons. De loin, les grandes prairies vertes sont parsemées de petits pois blancs, et il faut parfois être très proche pour réaliser que ce n’est qu’un gigantesque troupeau d’ovins ! Théo se fait une joie d’envoyer le drone afin de capturer ces images, mais bien souvent, le résultat est une fuite instantanée des bêtes qui ont peur du bruit de cet étonnant engin volant ! On s’imagine les bergers du futur qui utiliseraient un drone afin de ramener les moutons au bercail !

Un passage rapide à Nugget Point, où le vent nous oblige à écourter la balade. Nous prenons quand même le temps d’observer les quelques otaries qui jouent au bord de l’eau, ainsi que les roches magnifiquement découpées qui offre un paysage unique ! 

Saviez-vous que « nugget » veut dire « pépite » en anglais ? (aaaaaah tout s’explique !)

Dunedin

Nous arrivons de nuit à Dunedin, où nous ne trouvons pas mieux qu’un parking de ville pour passer la nuit… Le lieu est bien sûr connu des vans. En effet, dans la plupart des villes, il n’est pas possible de se garer où on le souhaite. Des parkings publics sont dédiés aux vans, souvent proches des sanitaires. Nous n’y passons qu’une nuit afin de visiter la ville, qui a beaucoup de charme avec ces rues en pentes et ces jolies maisons.

Université de Dunedin

Rue en pente de Dunedin

Dunedin fut la première ville à accueillir un tram en Nouvelle-Zélande, en 1879. Elle a été une des plus riches pendant longtemps grâce aux mines d’or découvertes dans la région ! Le musée d’Otago est très ludique, interactif et agréable à parcourir. Nous apprenons beaucoup de choses, comme le fait que 10 % des hommes maoris sont morts pendant la Première Guerre mondiale ! Dans un premier temps, la couronne britannique ne souhaitait pas que les indigènes combattent pour une guerre européenne, mais au vu de l’ampleur de celle-ci, les Maoris ont été appelés. Et les chefs de tribus ont incité les hommes à se mobiliser, afin d’obtenir une certaine reconnaissance. Les néo-zélandais se sont principalement battus en Turquie.

Nous découvrons aussi le moa, cet étrange oiseau dépourvu d’ailes, cousin de l’autruche, qui pouvait mesurer jusqu’à 4 m de hauteur ! Il a été chassé abondamment par les premiers peuples, entraînant son extinction. Ses os étaient utilisés pour faire d’excellents outils ! 

Kiwi !
Théo et le moa

Et bien sur, le voilà, le plus beau, le plus incroyable, le …. KIWI !! Notre seule chance de pouvoir observer ce petit animal est dans un musée… En effet, le kiwi, emblème national du pays, est un animal nocturne et très peureux ! Il faut donc être extrement chanceux pour le voir, … vivant!

Péninsule d’Otago

Nous partons ensuite sur la Péninsule d’Otago. Les lions de mer font l’attraction sur la Sandfly beach et nous y découvrons un petit manchot aux yeux jaunes, seul, endormi sur la plage. 

Le soir, même rengaine, nous cherchons un endroit où nous installer. Des applications tel que CamperMate répertorient les lieux de bivouacs autorisés et camping payants. Seulement, si l’on cherche un peu de tranquillité loin des dizaines d’autres vans, la recherche devient peu plus pointilleuse. Il faut chercher sur les sites des régions les règles de bivouacs : les zones interdites  et autorisées. Mais, il nous arrive de réaliser un peu tard que nous venons de changer de région ou commune, que nous sommes dans une zone sans internet et qu’il faudra donc compter sur notre chance pour ne pas enfreindre la réglementation, ou ne pas se faire prendre …

À l’ouest de l’île du Sud, nous avons repéré un trek de plusieurs jours mais la météo nous annonce plusieurs jours de pluie, alors nous décidons de nous y rendre au plus tôt afin de marcher juste avant les intempéries ! 

Nous ferons donc un arrêt très rapide dans les Catlins, deux jolies cascades visitées, dont les McLean Falls (sur la photo), un arrêt chronométré au Slop Point – point le plus au Sud de l’île ! Et nous voilà repartis pour la ville de Te Anau !

Mais ce soir, la chance n’est pas avec nous. Après avoir tourné plus d’une heure pour trouver un lieu où dormir, nous sommes enfin installés, prêts à nous coucher, qu’un ranger vient gentiment nous demander ce qu’on fabrique ici : 

“ – Bonsoir bonsoir, vous n’allez pas dormir ici, j’imagine ?

  • Non, bien sûr, nous faisions juste une pause afin de dîner…
  • Ah, je préfère ça, je n’aurais pas eu envie de vous verbaliser !
  • Non, on s’apprêtait à partir justement. Au revoir monsieur l’agent !”

Et nous voici de retour à la case départ…

Kepler track

Le lendemain, nous partons donc au lever du soleil pour le Kepler Track, enfin seulement une partie puisque nous savons la pluie est prévue pour le jour d’après… Nous prévoyons donc un aller-retour jusqu’à la Luxmore Hut.

Info pratiques du Kepler Track 

Trajet complet

54 km

1750 m D+ et D-

3 ou 4 jours de marche

Notre itinéraire

17 km aller

1200 m D+ et D-

2 jours

J1 : Montée jusqu’au Mont Luxmore et nuit à la Luxmore Hut

J2 : retour 

Nous commençons à marcher sous un brouillard épais, dans une forêt digne de la jungle amazonienne. Les premiers kilomètres, le chemin longe le lac de Te Anau que nous apercevons par intermittence. Après une bonne montée de 700 m, nous sortons de la forêt pour découvrir la mer de nuages qui couve le lac ! La vue est incroyable ! Petit à petit, le voile se lève et le paysage change, nous commençons à voir le lac !

Nous faisons une pause pique-nique en arrivant au refuge Luxmore, mais comme il est encore tôt, nous continuons jusqu’au Mont Luxmore, qui domine à 1450 m. Nous rencontrons sur le chemin Eva et Paco, un couple de toulousains voyageant en Nouvelle-Zélande dans leur van et nous sympathisons immédiatement. 

Au retour au refuge, deux kéas trônent sur la rambarde. Ces oiseaux sont uniques en Nouvelle-Zélande, ce sont les seuls perroquets au monde à vivre en altitude. Ils tiennent leur nom du cri qu’ils poussent, un genre de “keeeee-aaa”. Mais nous sommes mis en garde, des panneaux nous expliquent que ce sont de vifs voleurs ! Alors pas question de laisser traîner nos affaires dehors sans surveillance !

Le lendemain, nous devons nous lever tôt, car la pluie est annoncée dans la matinée. Nous aurons le temps de rejoindre le van, de faire quelques kilomètres avant qu’une averse terrible ne s’abatte sur nous ! Pour une fois que les prévisions météo sont correctes 😛

Milford Sound, paysage enchanté

Nous enchaînons les activités, puisque nous sommes à coté des Milford Sound. Un “sound” en anglais est un peu comme un fjord, sauf que le sound n’est pas issu d’une vallée glaciaire, mais d’une vallée fluviale, les falaises y sont généralement moins abruptes. Eva et Paco nous ont assurés que malgré la pluie, le tour en bateau était d’autant plus extraordinaire puisque les cascades sont gonflées par l’eau de pluie. Nous partons donc imperméables et ponchos sur le dos pour un tour de 2h sur un énorme bateau. Nos ami.e.s avaient raison, le paysage est à couper le souffle ! Des dizaines et dizaines de cascades s’écoulent des falaises noires. Par moments, le bateau s’approche d’une grosse cascade et toutes les personnes qui se trouvaient sur le pont se font immédiatement rincer ! 

Voilà bientôt deux semaines que nous sommes en vadrouille dans notre petite Madidi. Nous apprécions notre liberté, mais les prochains jours s’annoncent glaciaux…

To be continued ! 

Manon

Un commentaire

  • Manue

    Une fois encore un super article qui nous fait voyager et rêver ! Belle prose et superbes photos ! Ça donne trop envie d’embarquer dans le van avec vous (je tiendrais si peu de place) !

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