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Valparaíso y Santiago de Chile, villes de contrastes

Mars 2023

L’heure n’est plus si matinale lorsque nous arrivons à Valparaíso après une longue nuit de bus, et pourtant tout fait penser à l’aube d’un nouveau jour. La brume est bien installée sur les collines de la ville portuaire, il fait encore frais et un marché de poisson que l’on traverse avec nos sacs sur le dos et nos yeux fatigués me fait fort penser à un marché de retour de pêche.

Nous nous installons dans notre Airbnb pour 3 nuits, dans le quartier historique. Avant que d’autres gens n’arrivent, nous en profitons pour faire sécher la tente encore mouillée après notre excursion à Chiloe. Pour visualiser le plan urbain de Valpo, imaginez une ville en bord de mer, avec une bande de 300m parfaitement plate qui court le long de la côte. Puis brutalement, des pentes abruptes mais vallonnées montent vers l’intérieur des terres, jusqu’à un plateau à 200m d’altitude. Et presque tout est construit, excepté les fonds des petites vallées qui sont plutôt les zones pauvres, avec des amas de petites maisons en tôles et en bois.

Valpartistique

La visite de notre quartier nous emmène immédiatement vers les hauteurs. Au début, nous gardons l’appareil photo dans le sac car plusieurs personnes nous ont mis en garde contre des vols à l’arrachée. Mais très vite on se sent à l’aise, la population semble charmante et on arpente les rues comme à la maison. La cité est connue pour son street-art, qui décore les murs des maisons, des immeubles, des entrepôts, des musées ou des bars/restaurants. Hauts en couleurs, ils traduisent l’esprit artistique d’une ville contestataire, et racontent l’histoire d’un pays en pleine transformation après des années de dictature.

Après quelques heures de marche, nous trouvons un petit restaurant insolite, dont la décoration est faite de tongs ! Des milliers de tongs (dons des clients ou récup’ ??!) ornent les murs de ce troquet de loups de mer. Alors que l’on mange une classique cazuela et du merlin frit (les autres spécialités chiliennes sont hors budget pour nous), on se sent un peu observé, mais les gens sont gentils, et viennent nous glisser quelques mots. Le patron n’a pas l’air commode et regarde mon sac avec tous les drapeaux les sourcils froncés ; quand enfin il voit le drapeau chilien, son visage se détend et me donne une bonne tape dans le dos « ah le voilà, j’ai eu peur… pour toi ! Je ne voyais que le drapeau argentin ». Ça promet 😅

Sunset et roblochon

Nous prenons d’anciens ascenseurs à crémaillère pour quelques centimes, qui nous ramènent dans les collines. Pour le coucher de soleil, nous nous installons au parque cultural de Valparaíso, sur le cerro Cárcel, qui surplombe la ville. Magnifique point de vue, il s’agit d’une ancienne prison reconvertie en musée, et un lieu d’échanges artistiques. Des danseurs côtoient des comédiens, des groupes de travail, des yogis, des écrivains, des photographes et des familles et leurs enfants qui déambulent parmi eux. Comme un petit air de l’espace 104 à Paris

Un couple d’américains nous a rejoint dans notre Airbnb, et ils sont arrivés au bon moment… Nous avions trouvé un fromage au supermarché qui ressemblait fort à un reblochon, alors nous nous sommes lancés dans une tartiflette ! Quel régal, mais quelle odeur ! 

Au pied de notre appartement se trouvent plusieurs bars, dont un qui, ce soir-là, nous berce les oreilles avec un concert de heavy métal jusqu’à 3h du mat’, comme s’il était joué dans notre salon…

Viña del Mar

Après une matinée tranquille, nous prenons le bus pour le marché de poisson situé à quelques kilomètres au nord. Des étals bien garnis se font face dans les couloirs d’un bâtiment blanc défraîchi. A l’arrière, les bateaux rentrés après une nuit de pêche sont parqués et certains sont en train d’être réparés. Des lions de mers (lovos marinos), énormes, se prélassent sur les rochers de la jetée du front de mer. L’océan est encore froid à cette latitude, et bien agité. Les vagues s’écrasent dans des gerbes d’écumes qui montent de quelques mètres. 

Nous continuons notre route en bus, direction la station balnéaire voisine, Viña del Mar. Les deux villes sont comme deux sœurs jumelles, qui s’aiment et se détestent. Elles se regardent un peu en chien de faïence, à 10 km l’une de l’autre. Pour les porteños de Valpo, seuls les bourgeois vont où habitent à Viña del Mar, et pour les viñamarinos, il ne faut pas se rendre à Valpo sous risque de perdre sa voiture, son argent, ou même sa vie ! Ça me rappelle le Chili et l’Argentine, Lyon / St Étienne, Paris / Marseille… 😅

En réalité la ville est assez moderne, mais pas très belle. Notre destination, vous la connaissez. Un paradis pour les tourdumondistes, un lieu où l’on se sent comme chez nous… Décathlon ! Après un an et demi de voyage, nombres de nos fringues s’abîment et il est temps de remplacer nos guenilles. Tee-shirts, pantalons et chaussures principalement. Ensuite, nous profiterons de la plage de viña pour boire un café, bercés par le bruit des vagues qui s’abattent sur la plage.

Santiago, fin d’un périple…

Nous reprenons un bus pour Santiago, à la même latitude mais situé plus au centre du pays. Nous n’avons pas vraiment le temps de visiter, nous ne ferons qu’un tour des marchés – nous voulons envoyer un colis en France, avec plusieurs affaires d’Amérique du Sud (souvenirs et affaires pratiques, mais aussi des cadeaux pour la famille). Notre hôte à Santiago est gentil comme tout, nous permet de cuisiner chez lui, et malgré un lit double 120cm (tout mouillé), nous restons sur une bonne note avant de quitter l’Amérique du Sud !

Car oui, c’est la fin… Nous sommes tout chose dans le bus qui nous emmène à l’aéroport international. Notre prochaine destination, un rêve depuis longtemps, aux latitudes patagoniennes : la Nouvelle-Zélande ! La fin d’un périple, avec notre arrivée le 19 février 2022 en Colombie, et notre départ ce mardi 7 mars 2023, du Chili. Plus d’un an à parcourir cet immense continent, du nord au sud, plutôt sur la partie ouest puisque nous n’avons pas fait le Brésil. Nous reviendrons ! En transat’ encore une fois ?? 😉

Théo

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