Trek d’El Chorro en autonomie – Bolivie

3 jours et 2 nuits

Infos pratiques

Départ pour 3 jours coupées du monde

Au départ de La Paz, le minibus qui m’emmène pour le trek est plein. Juliette, une française que j’ai rencontrée grâce à un groupe facebook et qui était partante pour faire cette randonnée avec moi, s’est endormie. Il n’est que 8h du matin et une odeur de poulet frit envahit le bus. Des cholitas toquent aux fenêtres et vendent pour quelques bolivianos ce surprenant petit-déjeuner.

Le trajet dure environ 1h et nous sommes déposées à 4600m d’altitude. C’est aussi le départ pour El camino de la muerte, et des dizaines de cyclistes sont prêts pour cette descente de la mort. Nous passons devant eux, sacs sur le dos et nous pouvons voir à la tête du garde du parc qu’il n’est pas habitué à voir des gens partir pour ce trek, et surtout seul.e.s. En effet, il est coutume en Bolivie (et en Amérique du Sud plus généralement) de randonner avec un guide, même lorsque ce n’est vraiment pas nécessaire. Cependant, nous sommes équipées : la carte est chargée sur le téléphone et nos sacs sont bien remplis.

La marche commence par 200m de montée afin d’atteindre un point de vue absolument incroyable. La vallée s’étend devant nos yeux et un condor passe au-dessus de nous, ce roi des montagnes qui nous domine. Nous commençons à nous rendre compte des 2000m de descente qui nous attendent aujourd’hui.

Les préparatifs

Cependant, revenons quelques jours avant…

Théo partant de son côté pour l’ascension du Huayna Potosi, j’ai commencé à faire quelques recherches pour un trek de 2-3 jours. Mais ne souhaitant pas le faire seule, j’ai posté une demande de compagnon.e sur un groupe facebook et c’est ainsi que j’ai rencontré Juliette. Jeune française de 21 ans en échange universitaire à La Paz, elle n’est pas une grande habituée des treks mais elle est très motivée. Je lui propose donc de partir pour 3 jours avec moi pour le trek El Chorro, le contact était bien passé par écrit, il ne restait plus qu’à la rencontrer.

Nous décidons de manger ensemble afin de faire connaissance, quoi de mieux qu’un super resto pour celà ;). Le Popular cocina Boliviana est un restaurant gourmet à petit prix, qui revisite de la cuisine populaire bolivienne (comme son nom l’indique !). Après plus d’1h d’attente, nous pouvons enfin satisfaire nos papilles et nos yeux ! Entrée, plat, dessert pour moins de 10€, on en ressort repu et encore épaté du contenu de nos assiettes 😉. 

Nous partons donc à la suite de ce super repas pour faire les courses pour notre trek, tout en continuant à papoter. 

Le départ est prévu le lendemain, nous avons 3 jours et 2 nuits de randonnée; ce sera d’ailleurs la première fois que Théo et moi allons passer du temps l’un sans l’autre depuis plus d’un an ! 

Jour 1 : La Cumbre – Challampata

Nous entamons donc les 2000m de descente de ce premier jour. Les paysages très arides qui nous entourent commencent doucement à changer. Les falaises de pierres noires laissent places aux touffes d’herbes jaunes. 

Nous passons un premier « hameau », où nous devons nous inscrire dans un registre mais sans pour autant payer quoi que ce soit. D’ailleurs, nous n’avons payé aucune entrée au parc, contrairement à ce que nous pensions.

Nous passons un deuxième micro-village, et les premiers arbustes puis arbres commencent à apparaitre. Les montagnes changent de teinte et passent de l’ocre au vert. Tout se verdit assez rapidement et une belle vallée s’étend devant nous. 

Ce soir nous plantons la tente à Challampata. Une mamita vit ici, dans ce fond de vallée sombre avec ses 2 chiens et 5 poules. Sans électricité, sans contact avec le monde et sans eau courante. Nous comprenons qu’elle est ravitaillée uniquement grâce à des mules qui passent de temps en temps, ce qui explique le prix plutôt élevé auquel nous lui achetons une bière ! Mais c’est mérité, presque 20 km réalisés aujourd’hui ! 

Jour 2 : Challampata – Bella Vista 

Difficile de sortir du duvet, il fait plutôt froid ce matin. Une fois le petit-déjeuner englouti, nous nous mettons en route. Aujourd’hui encore 19 km à parcourir, alors il ne faut pas traîner. 

Lors de ce deuxième jour, le paysage est moins changeant. La forêt se densifie et ressemble de plus en plus à une belle jungle. 

La température augmente et très rapidement nous enlevons nos pulls car le soleil tape très fort. 

De jolies cascades sont enfouies dans cette belle jungle, parfait pour une pause fraicheur. La vallée qui se dévoile devant nous est une magnifique et immense forêt et avec cette chaleur, je me revois un peu en Martinique 😉. 

En fin de journée, une bonne grimpette nous attend La subida del diablo (ou la montée du diable). Des marches Incas totalement irrégulières à n’en plus finir ! Heureusement ce sont les derniers efforts avant le campement. 

Bella vista porte bien son nom, la vue est imprenable ! Cependant, le camp est désert et en assez mauvais état. Aucune source d’eau, ni aucunes tiendas comme j’avais pu lire sur certains blogs, sûrement désertées depuis la pandémie… Mais nous avions prévu le coup et rempli nos gourdes aux cascades plus basses.

La température à cette altitude est plus douce et nous pouvons profiter un peu de la soirée et admirer le ciel étoilé.

Jour 3 : Bella  Vista – Pacollo

Notre dernière journée de trek est plus tranquille, seulement 12 km de descente. Cependant, nous avons déjà chaud en partant vers 8h, cela donne le ton pour le reste de la journée ! 

Nous arrivons assez vite au premier village de El Chairo et nous sommes surpris de voir des touristes qui se préparent à partir. Nous espérons qu’ils ne vont pas faire le trek dans l’autre sens car ils auraient essentiellement de la montée ! Je leur souhaite bon courage 😛 .

Nous continuons de marcher sur une route en terre battue. J’avais lu sur internet qu’il ne fallait pas se décourager car la fin est un peu longue et inintéressante. Mais sur ma carte je vois que le village de Pacollo est seulement à 1h de marche. Cependant, en arrivant il n’y a rien, simplement un complexe hôtelier en construction… je vérifie sur une 2ème carte et je vois qu’il reste encore 3,5 km jusqu’au prochain village.. Nous sommes un peu découragées et par chance un taxi passe par là et nous sautons dedans pour quelques bolivianos. 

Manon

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