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Auto-stop et découverte du Fitz Roy – aventures à El Chaltén

Fin décembre 2022,

Autostop en Patagonie argentine – Jour 1

Après s’être reposé deux jours dans la ville de Ezquel, nous somme prêts à reprendre la route, mais cette fois-ci, en stop ! Et quelle journée…. compliquée ! Un mapuche (peuple autochtone d’Amérique latine) nous dépose à la sortie de la ville, en nous promettant que nous serons sur une zone “facile pour s’arrêter” pour les futurs conducteurs. Mais nous voilà, sur une voie rapide, en pleine zone désertique ! Après 2h d’attente (!!!), Marcel, un jeune argentin, nous avance de 400 km pour nous déposer à nouveau en plein désert. Mais cette fois l’attente est plus courte. En effet, Omar, un chilien de 80 ans dont 60 ans d’expérience en tant que routier, à bord de son camion complètement défoncé, nous emmène jusqu’à Rio Mayo avec ses histoires loufoques de vieux baroudeur !

Rio Mayo

Il est 19h, nous attendons encore une fois depuis plus de 2h, mais plus personne ne s’arrête alors nous décidons, malgré nous, de dormir ici. Il est impossible de planter la tente, et de toute façon notre instinct de survie nous l’interdit… Nous partons à la recherche d’un hôtel pas trop déglingué afin de passer la nuit et nous n’en sortons pas de la soirée. Un paquet de pâtes traînant au fond du sac nous permet de pique-niquer au réchaud de camping dans la chambre d’hôtel !

Rio Mayo fait partie de ces villes isolées, que seule la route 40 relie au reste du monde. Cette route qui longe le désert sur des milliers de kilomètres, est cernée de barrières délimitants des terrains privés et vacants. Les guanacos qui habitent ces terres arides, doivent effectuer des sauts périlleux au-dessus de ces barrières. Mais beaucoup y laisseront leur vie et se retrouvent embrochés sur les fils barbelés. Nous voyons des cadavres dans tous les états de décompositions, coincés, et dévorés par les charognards…

La longue attente à Rio Mayo

Jours 2 et 3

Le lendemain, on retente notre chance à la sortie de la petite ville. Cela fait 2h30 que nous attendons, et perdons doucement espoir… Un Defender allemand passe devant nous une première fois, sans s’arrêter. Mais lorsque nous le voyons passer en sens inverse 15min plus tard, l’espoir revient ! Ils s’arrêtent et nous emmènent pour 120 km ! Théo passe à l’avant avec Mike tandis que je monte dans la cellule à l’arrière avec Sabine. Seul petit bémol, les deux parties ne communiquent pas alors nous sommes isolés chacun d’un côté. Je parle bien avec Sabine mais son mari a plus de difficulté en anglais et Théo doit un peu hurler pour se faire comprendre par dessus le bruit du moteur. 

La route est hallucinante, d’une monotonie incroyable que rien ne vient perturber à part les nids de poule qui nous secouent dans tous les sens… 

Ils nous laisseront au village de Perito Moreno, attention pas le glacier Perito Moreno, et pas non plus le parc national …. Pas facile de s’y retrouver ! Encore quelques voitures, une nuit dans un petit hostel de bord de route, des heures d’attente dans le vent de la route 40 et nous arrivons à El Chaltén !!!

Arrivée à El Chaltén

La route pour finir d’arriver à El Chaltén est spectaculaire ! Elle offre un panorama sur la belle chaîne de montagnes, et plus la voiture se rapproche, plus nous en mesurons l’immensité. Cela fait un bien fou après ces 3 jours de trajet sur ce plateau monotone et désertique.

La route pour El Chaltén

Depuis le village où nous dépose Maria, notre dernière conductrice, le sommet du Fitz Roy est à peine visible, il faut prendre un peu de recul afin d’en apercevoir la tête !

El Chaltén a beaucoup de charme, nous voyons beaucoup de touristes, mais cette fois-ci en tenues de randonnée, bâtons de marche à la main. L’ambiance est différente, les montagnes dégagent une atmosphère si particulière, et pourtant nous ne sommes qu’à 410m d’altitude ! Voici la magie de la Patagonie : ici les neiges éternelles commencent à 1200 m ! C’est un gros changement par rapport au Pérou et la Bolivie où vivre entre 3000 et 4000m était devenu notre quotidien.

Une finale délirante ! 

Notre plus grande crainte s’est réalisée… L’Argentine est en finale contre la France … Connaissant la passion des argentins pour le foot, nous redoutons de voir gagner notre propre pays! 

Mais nous décidons de jouer le jeu. Nous choisissons le bar le plus fréquenté par les touristes, et plusieurs français sont déjà sur place. La plupart des touristes d’autres pays, eux, supportent bien sûr l’Argentine !

Le match se déroule dans une ambiance de folie, les argentins sont surexcités. Le score monte à 3-3, les argentins voient la victoire mais celle-ci se fait désirée. Une fois n’est pas coutume, le match se termine aux penaltys, dans une tension plus que palpable. L’Argentine sort vainqueure, et pour être honnête nous (plutôt “je”) sommes rassurés. Les argentins crient, pleurent, chantent, Messi est acclamé, il est leur nouvel idole, leur nouveau “dieu” !! Leur joie est contagieuse et nous ne sommes pas tristes mais très contents de vivre ce grand moment avec eux. 

Dans les rues, un cortège s’est créé, les gens défilent, drapeaux sur le dos. Mais étant donné que nous sommes dans un village essentiellement touristique, nous ne retrouvons pas la même effusion qu’à El Bolsón pour le quart de finale. 

Les images de Buenos Aires passent à la télé, des millions de personnes sont regroupées devant l’obélisque, c’est délirant ! 

Une première balade

Afin de commencer en douceur les randonnées, nous partons voir El Chorillo del Salto, une cascade à 1h de marche de la ville. 

Le chemin offre un point de vue sur une plaine qui part en direction du lac Del Desierto, qui permet de traverser pour le Chili. 

C’est très reposant après l’effusion de la veille, nous apprécions ce moment de calme.

El Fitz Roy

Vous l’aurez compris, ce sommet est le roi de la région. Un pic vertigineux de 3405m qui a été conquis pour la première fois par 2 alpinistes français en 1952, plus de 10 ans après les échecs de grimpeurs italiens. 

Avec les sommets voisins, ils forment une muraille qui délimite la frontière avec le Chili. 

Cette montagne ne se laisse pas facilement approcher. La randonnée pour s’y rendre est de 10 km et 850 m de dénivelé positif, seulement pour le chemin aller. Le ciel est dégagé et très vite nous apercevons le sommet, nous comprenons notre chance en parlant avec d’autres marcheurs qui nous expliquent avoir randonné toute la semaine sous un ciel gris et bas. La Patagonie peut être capricieuse même en plein été.

La première partie du chemin monte tranquillement dans la forêt de hêtres australs (ou de magellan) avant d’atteindre un replat où les arbustes ont remplacé ces grands arbres. Cette longue plaine de 5km nous permet de voir par intermittence le Fitz Roy qui domine. 

L’arrivée à la Laguna de los Tres 

Les 2 derniers km ne sont pas les plus faciles ni les plus agréables. Une bonne montée s’ouvre devant nous et avec, son lot de randonneurs plus ou moins expérimentés. Les éboulis au sol nous font faire un pas en avant pour deux pas en arrière. Les gens s’arrêtent en plein milieu, hésitent à laisser passer les autres… Bref, on est très content d’arriver en haut et la vue est magnifique ! Le Fitz Roy domine la Laguna de los Tres dans laquelle il se reflète. Les couleurs sont belles, le bleu turquoise du lac, le blanc de la neige, le gris de la roche. Il ne reste plus qu’à avancer un peu plus loin pour se mettre à l’abri du monde, et nous pouvons profiter pleinement de cette vue sensationnelle ! 

Nous suivons des yeux un groupe d’alpinistes qui descend, sont-ils allés jusqu’au sommet ? Nous sommes intrigués ! La laguna de los Tres se jette par une puissante cascade dans un autre lac, que l’on surplombe d’une hauteur impressionnante ! 

Préparation pour le trek ! 

Nous partons dans quelques jours pour un trek de 4 jours en autonomie, il est tant de faire les courses et de préparer les sacs. Notre créneau est en effet limité puisque nous voulons être rentré pour le réveillon de Noël… 😉

A suivre… 

Manon

2 commentaires

  • Marcel

    La Patagonie fait rêver , peut être pas les 3 jours en auto stop ….
    On suit toujours avec du retard !
    J’avais aussi vécu la liesse des argentins à Burnos Aires avec les papelitos qui tombaient de tous les immeubles après un France -Argentine (1-2) en 1978 mais c’était en match de poule …
    je ne ne sais plus où vous êtes en ce moment mais je sais que vous devez bientôt retrouver les parents en Thaïlande …
    Grosses bises et belles retrouvailles

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