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Notre arrivée en Nouvelle Zélande : dépaysement et retour au travail

Infos pratiques

Le Visa Travail Tourisme ou PVT

  • Valide 1 an, avec possibilité dans certains cas d’allonger de 3 mois 
  • Demande en ligne sur le site https://onlineservices.immigration.govt.nz/?STATUS 
  • Assurance santé spéciale PVT (nous avons demandé à notre assureur Chapka de changer de contrat) 
  • 18 à 30 ans pour les français (à la demande du visa, donc possibilité d’avoir 31 ans en arrivant dans le pays)  
  • Frais de 455 NZ $ soit 260€ 

Les premières démarches en arrivant 

Une ville rangée, propre, bétonnée, des passages piétons respectés, le choc est très fort. Nous avons bel et bien quitté l’Amérique du Sud. La sensation est étonnante, on se demande un peu ce qu’on fait ici. 10h d’avion pour changer de continent, de culture et de langue… elle est loin la transatlantique !

Nous sommes le 9 mars 2023 et dans 5 jours, nous devons être à 500km d’Auckland, sur la côte Est de l’île du Nord afin de commencer à travailler. 

Nous avons choisi le visa travail toursime (VTT ou PVT, ou Working Holiday Visa en anglais) afin de profiter pleinement du pays. En effet, la Nouvelle-Zélande a un coût de vie très élevé, similaire à la France. Notre petit budget de 20€/jour serait compliqué à respecter, mais en travaillant nous pourrons économiser, rembourser nos billets d’avion, le van et la vie pour la suite du séjour ici 🙂.

Un début inattendu!

Pour l’heure, il nous faut sortir de l’aéroport, prendre un train pour le Sud d’où nous ferons du stop jusqu’à Gisborne. Enfin, c’était le plan initial.

Nous avions prévu de dormir en tente dans le sud d’Auckland, avant que Shay et Krystal, un couple de quarantenaire qui nous avait pris en stop, nous propose de venir dormir chez eux ! L’hospitalité des Kiwis (c’est le surnom des habitants de Nouvelle-Zélande) n’est donc pas une légende. Il n’aura fallu qu’un regard pour que Théo et moi tombions d’accord. Une telle invitation, nous attendions ça depuis le début de notre voyage !

Shay et Krystal vivent dans une maison en périphérie de la petite ville de Pokeno. Elle nous prépare directement une chambre, nous ouvre salle de bain et cuisine et insiste pour que l’on fasse comme chez nous. 

Nous passons finalement deux nuits chez eux, la pluie nous empêche de partir et nous apprécions le confort et l’hospitatilité de nos hôtes, maintenant ami.e.s.

Krystal nous prépare de bons plats et Théo cuisine un bœuf bourguignon ! 🇫🇷 Elle nous emmène aussi visiter les environs et nous discutons longuement de nos vies. 

Traversée de l’île du nord

Finalement, nous sommes un peu contraint de partir en bus, à cause de la pluie. Nous allons donc traverser l’île et aujourd’hui nous sommes le 11 mars, jour de l’anniversaire de Théo ! Au réveil, nous découvrons des petits cadeaux de la part de Krystal, des spécialités du pays ! L’attention est tellement touchante, qu’après nous avoir emmené à la station de bus, et après de longs au revoir, nous promettons de revenir les voir ! 

Le trajet de 7h qui nous sépare de Gisborne se voit quelque peu perturbé lorsqu’un énorme bruit retentit. BANG ! Le pneu arrière gauche éclate ! Et évidemment, le bus n’est pas équipé de roue de secours et cerise sur le gâteau, nous sommes arrêtés dans une zone sans réseau ni connexion ! 

Le chauffeur doit arrêter les voitures, demander d’appeler le numéro de l’agence afin qu’elle envoie un réparateur… 

Nous attendons 1h30 avant de craquer et avec d’autres passagers, nous arrêtons les voitures pour continuer en stop. Nous voilà à 6 dans un pick-up ! Une situation pareille, ça rapproche ! Nous découvrons que Karol, de République Tchèque, part travailler au même endroit que nous, et nous gardons contact avec Clara, francaise, que nous reverrons souvent par la suite 😉

A 21h, nous arrivons enfin à Gisborne, dans la seule auberge de jeunesse de la ville, qui est située dans un ancien monastère ! Ambiance très glauque au premier abord ! 

Nous partons dans le centre chercher un restaurant pour fêter l’anniversaire de Théo. Cependant, la Nouvelle-Zélande est au rythme anglais, Et presque tout est déjà fermé en ville ! Encore un gros changement après l’Amérique du Sud où la vie nocturne était omniprésente… 

Heureusement, un restaurant indien propose de nous faire à manger, mais à emporter seulement ! Allez, un bon anniversaire Théo 😂 !

La reprise du … boulot !

La raison de notre venue à Gisborne est la suivante : TRA-VAI-LLER ! Un mot que nous n’avons pas entendu depuis longtemps… 😛

Cette région est riche en terrains agricoles, principalement en vergers. Nous commençons dès le lundi suivant dans les champs de kaki (ou persimmon en anglais) et de pommes pour environ 2 mois. 

Nous avons eu de la chance de trouver un travail qui offre le logement, pour moins de 50 NZ$/semaine et pour nous deux, soit environ 28€ ! Nous sommes à 10 min de Gisborne, logés dans des petites cabines type bungalow installées entre les vergers. Nous avons une chambre individuelle et une salle de bain et une cuisine commune. 

Le groupe de travailleurs saisonnier est d’environ une vingtaine. Tous de jeunes voyageurs en PVT, nous sommes donc 2 français, un suédois et…. 18 tchèques ! 🇨🇿 C’est un peu curieux de se retrouver dans ce groupe et nous ressentons très vite que l’intégration ne sera pas évidente, puisqu’évidemment iels parlent en tchèque entre eux. Heureusement, leur niveau d’anglais est plutôt bon, et Karol, notre voisine de cabine, est très sympa !

Taille et cueillette

Lors de la première semaine, notre travail sera de tailler les arbres de kaki. C’est assez redondant et fatiguant pour les bras et le cou puisque nous avons les bras et la tête en l’air toute la journée… Mais, comme nous sommes chacun.e dans une rangée, cela nous permet d’écouter de la musique, des podcasts et de nous tenir au courant des infos dans le monde.

C’est la première fois que je goûte à ce fruit. Lorsqu’il est bien mûre, cela fait presque penser à de la confiture d’abricot !

Notre logement est entouré des plaqueminiers (nom de l’arbre à kaki), et à plusieurs reprises, le propriétaire nous demande de fermer les fenêtres de nos cabines, car il prévoit de répandre un produit accélérant le mûrissage des kakis … L’agriculture biologique n’est pas très répandue en Nouvelle-Zélande, sur les 4 mois que nous avons passés sur le territoire, nous n’avons que très rarement trouvé des produits bio !

Un jour, nous devons nous rendre dans les vergers de pommes afin de mettre en place des bâches blanches qui servent à réfléchir le soleil et donc à accélérer naturellement la maturation des fruits. Mais nous sommes surpris par une énorme averse, d’une telle intensité qu’en moins de 5 min nous sommes trempés jusqu’aux os !! Le sol se transforme alors en une boue bien épaisse et nos chaussures sont désormais des éponges ! Nous ne savions pas à ce moment-là que ce terrain glissant serait notre quotidien du mois d’avril …

Lors de la deuxième semaine, nous commençons la cueillette de pommes. Nous avions le choix de travailler au sol avec des paniers ou sur une énorme plateforme ! Celle-ci avance en continue et le rythme y est effrené, alors nous choisissons de travailler au sol.

Les pommes que nous récoltons sont assez grosses (espèce envy), le panier se remplit donc assez vite, mais son poids peut aller jusqu’à 15-20 kg… Nous devons ensuite le vider dans des caisses d’1m3, tirées par notre tracteur.

Théo conduit le tracteur avec Rui – notre manageuse – et moi à l’arrière

Le travail est monotone et les premiers jours, nous avons très mal au dos à cause du poids du panier. Heureusement que le corps s’habitue et se muscle. Dans les petites activités qui font varier le travail, il y a la conduite du tracteur ! Théo prend vite le coup de main tandis que moi je ne conduis que sur les lignes droites, et laisse les manœuvres aux autres 😛. Ce n’est pas évident de changer d’allée avec la remorque de 3-4 m de long !

Visite de la région de Gisborne

Le logement et la ferme se trouvent à l’exterieur de la ville de Gisborne et aucun transport en commun ne circule ici (comme dans quasi toute la Nouvelle-Zélande, la culture de la voiture individuelle est bien présente …). Donc, si nous avons besoin d’aller faire les courses, il nous faut compter sur la gentillesse d’un.e de nos collègues. 

Heureusement, Clara, rencontrée dans le bus, a acheté une voiture et nous propose souvent de faire le trajet les week-ends. Nous organisons d’ailleurs quelques sorties afin de découvrir la région.

Elle nous amène un soir sur la plage de Gisborne ou encore à Kaita Hill pour le coucher de soleil (toujours magnifique !!), sur les hauteurs de la ville où nous rencontrons ses ami.es argentin.es (quel bonheur de parler castillan à nouveau !! 😀).

Pour notre première vraie sortie en dehors de Gisborne, nous partons avec Clara et Sophie à la Baie de Tolaga. Une petite marche d’1h dans la jungle nous emmène jusqu’à la mer, sous une belle arche de pierre ! Clara, passionnée de plantes, nous parle des silver fern (ou Cyathea dealbata) – cette fougère est l’emblème du pays et est visible sur le drapeau. Elle peut mesurer jusqu’à 10 m de hauteur ! Elle est appelée “silver” puisque sa face cachée est de couleur argentée. Autrefois, les Maoris s’en servaient afin de se repérer dans la forêt, ils les disposaient au sol et la lumière de la lune réfléchissait la feuille argentée et leur indiquait le chemin.

Après avoir admiré le coucher de soleil depuis la colline, nous allons marcher sur le plus long quai de Nouvelle-Zélande, qui s’avance sur 600 m! Il a été construit en 1920 et permettait aux cargos de décharger leur marchandise dans cette baie peu profonde.

Point culture

Nous découvrons petit à petit la culture néo-zélandaise et surtout maorie. Tout d’abord lors de notre passage chez Krystal, où elle a bénit le repas en maori. L’île du Nord est la région où la culture maorie est la plus présente, et Gisborne regroupe une grande communauté maorie. Nous sommes surpris les premières fois de croiser des hommes au visage complètement tatoué et de voir l’omniprésence du tatouage à tous les âges. Ces derniers sont appelés moko.

Dans la culture maorie, le tatouage a une place très importante. Il permet d’identifier le statut social. En effet, le tatouage sur le visage, les mains, les fesses et les cuisses sont des marques qui distinguent les chefs de tribus et les grands guerriers. Le moko au menton représente la sagesse ou le “haut rang”, il peut être fait autant chez les femmes que les hommes.

Chaque tatouage doit être différent, car il sert de “carte d’identité”. Les moko sont aussi réalisés pour marquer le passage de l’enfance à l’adulte.

Le moko de Krystal

Krystal nous a expliqué qu’elle était allée voir un tatoueur, ayant appris les préceptes traditionnels. Elle lui a raconté son histoire, ses enfants, ses combats personnels, puis elle a choisi une zone sur son corps. A partir de son récit, il a créé le tatouage, un dessin unique et personnifié.

On dirait le Sud…

Nous avons vraiment apprécié de nous poser au même endroit pour si longtemps, avoir une routine et même un travail !

Nous partons maintenant pour l’île du Sud en stop. Nous avons une semaine pour rejoindre la ville de Christchurch. Mais il nous faudra seulement 2 jours pour arriver à Wellington, où nous prenons un ferry pour Picton. Encore une journée de stop et nous voici à Christchurch. Une nouvelle aventure nous attend et nous sommes surexcités !!

Tim, du site Couchsurfing, nous ouvre les portes de sa maison pour 2 nuits avant de partir en roadtrip …

To be continued, on the road ! 😀

Manon

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