Mendoza et sa région, entre vignobles et traditions argentines

Nous sommes en route pour Mendoza et je me suis assoupie dans le bus lorsque Quentn vient me reveiller car nous sommes à l’arrêt depuis 30 min. Je pars en éclaireur demander ce qu’il se passe au conducteur, il me répond que l’on ne repartira qu’à minuit, soit 2h30 plus tard ! Mais évidemment je n’ai droit à aucune autre explication et il semblerait que je l’ai déranger en pleine partie de jeu sur son téléphone !

Il nous faut alors prendre notre mal en patience! Alors, on sort le Uno, on mange nos empanadas et on dort jusqu’à être réveillé.e.s à nouveau, par le trafic dans le bus. Tout le monde sort, prend ses affaires et s’en va… Moment de stress, on croit sortir d’un mauvais rêve. On arrive à comprendre qu’il faut changer de bus et qu’il partira dans 10min ! 

Après avoir transféré nos sacs, nous voilà dans le « bon » bus, sans aucune autre explication mais près à dormir sur les 10h de trajet restant.

Voilà la première anecdote de cette deuxième partie de voyage avec Quentin et Clémence, qui aura été un joli baptême de bus de nuit ! 

Une courte escale à la Rioja

Nous arrivons donc à la Rioja, mais nous n’y ferons qu’une escale d’une nuit. Notre logement est sympa, un petit appartement parfait pour se reposer. Mais c’était sans compter sur une petite surprise en pleine nuit. À 2h du matin, deux hommes ont fait irruption chez nous et ouvert nos chambres, persuadés d’être chez eux. Mais rassurez-vous, aucune mauvaise intention de la part de ces deux lurons, qui ont simplement ouvert la mauvaise porte – que l’on avait d’ailleurs oublié de fermer à clé, que cela nous serve de leçon !

Nous enchaînons une journée de bus afin de rejoindre la ville de Mendoza où nous poserons nos sacs pour deux jours.

Cette ville aux jolies places et rues ombragées nous a beaucoup plu. Les terrasses de bars et restaurants qui peuplent certains quartiers donnent une ambiance très joviale et un petit air de France 😉

Ce soir, nous jetons notre dévolu sur le restaurant La Barra, qui propose de belles pièces de viandes à la parrilla (ie. grille de barbecue).

Un peu d’histoire bovine

La place de la viande de bœuf en Argentine, au delà d’une simple habitude est une tradition et fait intégralement partie de la culture argentine! En effet, les vaches ont été importées par les colons espagnols, et sont très vite devenues la base de l’alimentation de la population. Les migrants européens, qui pour beaucoup avaient connu la misère et la famine, pouvaient enfin manger à leur faim et de la viande ce qui était un signe de richesse.

La réputation d’une viande de qualité est principalement dû au fait qu’elles vivent et grandissent en pleine air, dans les vastes prairies argentines.

Chaque occasion est une bonne raison pour faire un asado (viande au barbecue). Tous les week-ends, les familles se retrouvent autour du feu pour partager une énorme piece de bœuf !

Bon l’Histoire ça va bien 2 minutes, maintenant place à la dégustation ! Une viande délicieuse, accompagnée d’un petit vin argentin, rien à dire, on se régale ! 🤭

Aller plus haut !

Le lendemain, nous accompagnons Clémence et Quentin qui ont décidé de prendre un peu de hauteur ! Ils partent avec tout l’équipement pour un beau vol avec vue sur les volcans et la plaine de Mendoza. 30 minutes après leur départ, une première voile de parapente apparaît derrière la montagne et nous pouvons admirer un moment le vol de ces drôles d’oiseaux. Ils sont ravis, et même Clémence qui ne parle pas espagnol s’est débrouillée comme elle pouvait pour se faire comprendre et a réussi à piloter 😉.

Une soirée argentine

Petite parenthèse pour vous dire deux mots sur la gentillesse des argentins. En plus des échanges habituels dans les commerces, où tout le monde est beaucoup « trop mignon » selon les paroles de Quentin, une sacrée surprise nous attend ! Afin de rendre les clés au propriétaire de l’appartement de Mendoza, nous avons convenu avec lui de les apporter vers Tunuyan, où nous comptions passer la soirée. Comme remerciement d’avoir fait le trajet (alors qu’en aucun cas ce n’était un détour puisque nous allions dans la même ville !), ce dernier nous a offert une bouteille de vin !! C’était tout simplement impensable et presque incompréhensible ! Encore la fameuse buena onda argentine ! 😀😀

Pour les deux prochains jours, nous louons une voiture afin de sortir de la ville.

A Grenade (en Espagne, un an auparavant), sur le toit de notre Hostel nous rencontrions Ceferino, un argentin de la region de Mendoza. Après avoir échangé quelques messages avec lui, nous avons été invité pour une soirée asado (bien sûr !!) chez sa famille. Seul souci, lui ne sera pas présent, il travaille bien plus au nord et ne peut pas se libérer… C’est dommage mais il insiste pour que nous venions quand même et nous seront accueillis par Lilen, sa sœur.

Lilen a invité deux amis à elle. Nous serons donc 7 ce soir. L’énorme steak est sur la parrilla, les bouteilles de vin sont ouvertes et la discussion bat son plein, et chacun fait un effort pour essayer de comprendre l’autre. Ceci est notre première soirée à l’argentine, faite dans les règles de l’art. Nous apprécions ce moment un peu hors du temps 😉.

Le lendemain, Lilen nous propose une petite randonnée dans un de ses endroits préférés. Alors nous chaussons les baskets et on part en direction des montagnes, cap à l’ouest en direction du Chili.

Cependant, le chemin n’est pas facile, il faut passer plusieurs rivières et même faire un peu d’escalade ! Mais arrivés en haut, nous découvrons une jolie cascade qui nous rafraîchit.

La tradition du maté !

Une fois de retour à la voiture, Lilen sort son thermos et prépare un maté. Ce sera pour nous tous une première ! Nous avions hâte de découvrir cette boisson typique d’Argentine (il s’avère que d’autres pays en consomme : Brésil, Uruguay, Paraguay et Chili). Le maté est le nom de la boisson mais aussi de la « tasse » qui peut être en calebasse, en bois, en aluminium, en verre. La bombilla, sorte de paille filtrante en inox, est plongée dans le maté, puis recouverte d’une bonne quantité de yerba de mate (ou herbes à maté).

Il existe différentes règles et coutumes, que nous apprendrons au fur et à mesure de notre séjour. Cependant, elles peuvent varier d’une personne à l’autre.

Les principales sont : 

Et voilà le moment de la dégustation, autant vous dire que j’ai été vraiment déçue 😛. Cette boisson amère au goût de barbecue cramée… Mais quel intérêt !

Théo, lui, arrive à apprécier. Et selon le type d’herbe à maté, plus ou moins forte, j’arrive aussi à ne pas être dégoutée à chaque gorgée 😂 (un peu de sucre adoucit la boisson).

Une nuit en pleine nature

Encore une nouvelle aventure en vue pour notre petite troupe. Nous avons loué du matériel de camping pour Quentin et Clémence afin de leur faire découvrir le camping sauvage. Nous roulons une centaine de kilomètres sur une route de gravier avant d’arriver à Las Vegas, petit village de la province de Mendoza.

Mais en revenant sur une route goudronnée, on se rend compte que quelque chose ne va pas. Alors nous arrêtons la voiture et nous découvrons avec dépit (et lassitude !!) qu’un des pneus arrière a explosé, mais aucune idée de quand cela a bien pu se passer ! Nous n’avons rien entendu sur cette route pourrie et même l’enjoliveur est manquant ! Vous parlez d’une chance avec les transports …

Mais il nous en faut plus pour nous décourager ! Après avoir changé la roue, on se met à la recherche d’un endroit où dormir, mais pas trop loin si possible et sur une bonne route !

Il commence à être tard, alors on ne peut pas faire les difficiles… Après avoir garé la voiture, il nous faut traverser une rivière ce qui ne sera pas si facile que ça. Alors, on enlève les chaussures et hop dans l’eau, avec les gros sacs, c’est un peu périlleux !

Les tentes sont installées, les bières ouvertes et le feu allumé, voilà on est pas mal là 😉

Un vinito por favor !

Le lendemain, la journée est plutôt chargée. En effet, après avoir contacté le propriétaire de la voiture, il nous a gentiment proposé d’en changer, à condition que l’on paye la moitié d’un nouveau pneu. Nous devons donc nous rendre à Mendoza pour faire l’échange.

Nous partons ensuite à la recherche d’une bodega (cave à vin) à visiter, car la région de Mendoza est très réputée pour ses caves ! Mais je pense que vous nous connaissez suffisament pour savoir que nous n’avions rien planifié. Et à notre grande habitude, nous nous retrouvons devant des portes fermées. Nous sommes lundi et la plupart des bodegas sont fermées ou bien il fallait prendre rdv en avance… Mais nous tentons quand même notre chance dans une bodega un peu au hasard, et la chance nous sourit ! Malgré nos allures de « backpackers habillé.e.s en décathlon et n’ayant pas pris de douche depuis 2 jours », on est accueillis (et un peu dévisagés). L’heure des dégustations est passée mais on nous propose quand même de descendre acheter quelques bouteilles.

En voyant nos têtes de débutants, l’employé décide de nous faire une petite visite et explications. Il s’avère que nous avons mis les pieds dans une des plus anciennes bodegas d’Argentine, à la réputation légendaire : la Bodega Benegas ! En effet, le fondateur Don Tiburcio Benegas est devenu une des figures de la viticulture les plus importantes dans l’Amérique du XIX^ème siècle. La bodega est immense, la zone de stockage des tonneaux de vins s’étend à l’infini. Notre guide nous emmène ensuite dans la zone de dégustation, ce couloir aux allures de prison avec ses petites cellules fermées ferait presque froid dans le dos ! Mais nous voilà attablé.e.s face aux restes de l’ancienne dégustation, et comme quelques bouteilles n’ont pas été terminées, il nous propose quelques verres tout en continuant ses explications sur la bodega et les vins. Nous ne serons certainement pas leur plus gros acheteurs (3 bouteilles pour 4 personnes, maigre consolation pour eux !), mais nous avons passé un très bon moment.

Notre séjour à Mendoza et sa région se termine, nous repartons direction Cordoba avec un nouveau bus de nuit, mais cette fois-ci, le trajet sera plutôt calme…

¡ Continuará!

Notes : quelques photos sur cet article ont été prises par Quentin Colombier, aka Séquence 22

Manon